J’ai donné le nom de Jardin d’Afrique à ce lieu pour effacer l’image de la décharge publique. Je reprenais pour tous ces défunts la vision des jardins du Paradis. Je voulais ce jardin totalement œcuménique, pas de séparations selon les religions. Tous les corps sont orientés vers le lever du soleil, même si c’est aussi la direction de la Kaaba. J’ai inscrit architecturalement une salle de prière ouverte à tous les cultes.
La coupole est surmontée par trois boules de céramiques vertes,
symbolisant le Judaïsme, le Christianisme et l’Islam comme dernière religion révélée, le tout surmonté d’un croissant ouvert vers le ciel comme une coupe recevant l’abondance des cieux.
Ce projet est une offrande aux défunts, à leurs familles, et à leurs tribus.
J’ai tenu à y inclure les grandes stèles de deux Rois, père et fils de
la famille des Koraïchi qui ont régné au XIIe siècle dans le Caucase,
au Daghestan. Deux Stèles érigées comme des talismans pour
accompagner et protéger ces âmes défuntes. Ce qui les relie aux autres ancêtres enterrés au cimetière des Koraïchi, le long du mur d’enceinte de la grande mosquée de Kairouan. Ceux-là même qui ont fondé cette ville au VIIe siècle et qui nous ont légué le fameux Coran bleu.
La porte de la salle de prière, achetée chez un antiquaire, date du XVIIe siècle. A leur arrivée, les corps traversent la grande porte d’entrée couleur de lumière et de soleil. Se déroule alors un long tapis de céramiques faites à la main d’après celles des palais de Tunis du XVIIe
siècle afin de leur offrir un accueil tout en dignité, de respect et d’amour.
Les tombes sont blanches, sur lesquelles sont incrustés une coupelle en céramique, vert et jaune, le vert symbolisant l’abondance et le jaune la lumière. Cette coupelle ne reçoit que l’eau de pluie qui féconde le sol, voyage invisible du ciel à la terre. Elle sert de bain et abreuve les oiseaux qui naissent et s’envolent à la rencontre des anges. Lors de cet autre voyage invisible, symboliquement, l’oiseau accompagne l’âme des morts au ciel.
Le choix des plantes est inspiré de textes sacrés qui décrivent le Paradis.
De l’extérieur, un olivier vieux de cent trente ans, symbole de paix, ouvre la perspective vers la salle de prière au loin. De part et d’autre de l’entrée, on peut voir cinq oliviers, représentant les cinq piliers de l’Islam : la chahada (profession de foi), la prière, le jeûne, l’aumône et le pèlerinage à la Mecque. Perpendiculairement, le long des murs d’enceinte, douze grandes vignes se font face et représentent les douze apôtres autour du Christ. Aux quatre angles, j’ai fait venir quatre très grands palmiers du désert. Ils représentent la protection : dans la chaleur du Sahara, ils protègent les arbres fruitiers et les cultures maraîchères de l’intensité du soleil et de l’assèchement. Les maîtres Soufis les comparent à l’être humain car ils peuvent vivre jusqu’à quatre-vingt-dix ans. Si on les étête, ils meurent comme décapités. Et dans un palmier, tout est utilisable.
De chaque côté de l’allée centrale, on aperçoit d’abord une rangée
d’orangers amers : signe à la fois de l’amertume de la mort, de la douceur des confitures et l’odeur de l’eau de fleurs d’orangers appelée aussi l’eau de la chance (Maa zhar). La rangée suivante est plantée de grenadiers : le grain de ce fruit est fragile et s’écrase facilement.
Par contre, sous la peau, les grains sont sertis comme des rubis et ensemble, ils incarnent la force de l’humanité, si elle était unie.
Viennent ensuite une série de plantes grimpantes qui, grâce à des tuteurs métalliques ou à des bambous, forment une petite forêt.
Ces alignements de jasmins, feels (jasmin d’Iran), de galants de nuit
(musc elil- nuit) et de bougainvilliers rouges (couleur du sang de la vie) enchantent le visiteur par leurs parfums. J’ai fait installer là deux tables et des bancs en marbre couleur olive, pour permettre des moments de méditation, de prière ou de convivialité.
Le lieu est éclairé grâce à l’énergie solaire et l’arrosage sefait au goutteà-goutte.
De chaque côté de l’allée centrale, on aperçoit d’abord une rangée
d’orangers amers : signe à la fois de l’amertume de la mort, de la
douceur des confitures et l’odeur de l’eau de fleurs d’orangers appelée aussi l’eau de la chance (Maa zhar). La rangée suivante est plantée de grenadiers : le grain de ce fruit est fragile et s’écrase facilement.
Par contre, sous la peau, les grains sont sertis comme des rubis et
ensemble, ils incarnent la force de l’humanité, si elle était unie.
Viennent ensuite une série de plantes grimpantes qui, grâce à des
tuteurs métalliques ou à des bambous, forment une petite forêt.
Ces alignements de jasmins, feels (jasmin d’Iran), de galants de nuit
(musc elil- nuit) et de bougainvilliers rouges (couleur du sang de la vie) enchantent le visiteur par leurs parfums. J’ai fait installer là deux tables et des bancs en marbre couleur olive, pour permettre des moments de méditation, de prière ou de convivialité.